Carnet de bord d'un wikipédien.

mardi 29 avril 2008

Suicide virtuel

Il y a quelque temps, dans un accès de découragement, j'ai entrepris un méthodique suicide virtuel. J'ai commencé à supprimer mes comptes sur tous les sites internet où j'en avais. Sans laisser d'explication, comme ça, pour tourner une page. Entreprise méthodique fondée sur la suppression progressive des marque-pages correspondant; entreprise non-exhaustive cependant. A la fin, il ne restait plus que wikipédia et le mail qui va avec. J'ai arrêté là l'opération. Non pas pour un motif technique pourtant évident : on ne peut pas supprimer son compte sur wikipédia, ni a fortiori ses contributions, ni parce que le compte existe sur beaucoup de projet wikimédia. Techniquement, supprimer l'envoi de mail et changer le mot de passe en fermant les yeux, après avoir blanchit sa page utilisateur aurait fait l'affaire.
Ce qui m'a retenu, c'est mon attachement au projet, qui n'est pas seulement "de l'internet". La preuve, les allemands sortent une version papier (après avoir fait une édition DVD). Mon attachement (discret) à la communauté des utilisateurs, aussi, qui m'a retenu de repartir de zéro sous un nouveau pseudo, incognito. A aucun moment je n'ai pensé aux outils d'administrateur par contre.
Enfin, toujours est-il que dans la foulée, et faisant fi des paradoxes, j'ai créé ce blog. Oxo n'est pas parfait, moi non plus. Oxo n'est pas vraiment moi, mais avec ce blog, il le devient un peu plus. Et j'imagine que j'ai mis un obstacle supplémentaire pour ma prochaine crise.

lundi 28 avril 2008

Addiction

J’ai d’abord écrit cette note au brouillon, au crayon sur une feuille de papier. Je n’ai pas vraiment l’habitude, et la relecture est laborieuse, comme toujours. Aujourd’hui, EDF a fait des travaux dans le quartier, a coupé le courant dans le bâtiment qui héberge nos serveurs et aussi un peu dans mon bâtiment. Ils ont manifestement oublié d’installer le générateur de secours qui devait nous éviter tout disfonctionnement. Tous nos serveurs sont donc en rade, et il n’y a pas toujours la lumière dans les toilettes. Mes chers collègues et moi-même sommes réduits à faire du classement et travailler à la main pour ceux qui peuvent. A regarder passer le temps pour les autres. Pour moi, j’ai pu m’occuper une partie de la journée, mais là je craque !

Evidemment, j’enrage de ne pas pouvoir avancer mes dossiers, alors que je croule sous le travail. Mais je souffre aussi de ne pouvoir jeter un œil entre deux rapports sur ma liste de suivi, sur les derniers articles créés, voir sur le bistrot…

Vivement que le réseau fonctionne à nouveau !

vendredi 25 avril 2008

Critique médiatique et assentiment populaire

Wikipédia, c'est le contraire de Sarkozy, les médias tapent dessus, mais les gens apprécient.

La quasi-totalité de gens à qui je dis que je participe à Wikipédia : premièrement, connaissent le projet, deuxièmement y sont déjà allés, troisièmement ont un avis plutôt favorable tout en ayant conscience des limites en terme de fiabilité, quatrièmement, n'ont jamais contribué même pour corriger une faute d'orthographe.

Le plus difficile n'est pas d'expliquer que comme tout le monde peut modifier, fatalement il y a des erreurs, mais que comme tout le monde peut modifier, il faut corriger ces erreurs. C'est curieux de voir comme il est difficile de franchir le pas, d'oser modifier le texte de quelqu'un d'autre sans lui demander. Pourtant, une fois le pli pris, comme il est rageant de ne pas trouver l'onglet modifier pour corriger les énormités qu'on lit ici ou là.

jeudi 24 avril 2008

Wikipédia = Web 2.0 + rigueur scientifique

C'est la quadrature du cercle wikipédienne.

Tous les débats médiatiques autour du projet se résument à cette mise en équation d'une question simple : est-il possible d'écrire une encyclopédie, sans comité éditorial, mais dans le cadre d'une communauté virtuelle, autogérée et ouverte de rédacteurs ?

Je regrette que beaucoup remplacent "est-il possible" par "est-il souhaitable", avant de répondre "non" aux deux questions.

Je regrette que bien d'autres encore se contentent de répondre à la question : "pourquoi n'est-ce pas possible/souhaitable ?"

mardi 22 avril 2008

Promouvoir les projets

On voit trop souvent des contributeurs récents, participer à wikipédia dans leur coin, sans avoir lu l'intégralité des règles, recommandations et autres pages d'aide, qu'il faudrait des jours pour lire intégralement. Sans parler des règles non écrites, de la jurisprudence interne issue de discussions sur IRC, etc... On peut difficilement leur en vouloir.

Le problème, c'est que du coup, ils arrivent avec leur(s) idée(s) de ce qu'est ou devrait être wikipédia, et que leur imaginaire est parfois assez éloigné de la réalité. Pleins de bonne volonté, ils font de leur mieux, investissent du temps, mais il arrive qu'au bout d'un moment la réalité wikipédienne les rattrape. Et là, de deux choses l'une. Soit ils sont d'une composition particulièrement bonne, et au prix d'un effort sur eux-même ils font évoluer leur pratique, soit ils ont un minimum de fierté, et ils partent en claquant la porte. Ce qui ne les empêche pas de revenir sous un autre pseudo continuer l'aventure sur de nouvelles bases. Evidemment, la manière dont leurs errements leur sont signalés influe nettement sur la suite des évènements. Mais j'ai pu constater que même avec des efforts de diplomatie, de communication et de bonne volonté, on perd souvent des contributeurs.

J'ai côtoyé ces derniers temps un utilisateur qui rentre je crois dans ce cadre. Malgrès ses efforts, il a fini par craquer. Je crois même qu'il est revenu sous un autre pseudo, mais que ce fut un nouvel echec. Au final je crains qu'il ne soit vraiment dégouté par le projet. Pourtant, il ne venait pas comme certains pour tenter d'imposer ses idées, mais vraiment pour construire l'encyclopédie.

Je crois que la source du problème de ces utilisateurs, c'est l'isolement. Wikipédia est un projet collaboratif. C'est par la participation collective qu'on apprend le mieux à contribuer. Il me semble essentiel de promouvoir auprès des nouveaux les nombreux projets existant, projets thématiques ou de maintenance, ainsi que les espaces de discussions. C'est d'abord le moyen d'échanger sur les contributions, mais aussi de s'insérer dans la communauté des rédacteurs. Ainsi on passe d'un sentiment d'attachement à son propre travail, à sentiment d'attachement au travail du groupe, c'est à dire au projet dans son ensemble. Parallèlement, les difficultés qui en manquent jamais d'arriver sont plus faciles à surmonter ensemble que seul.

Je dois bien reconnaitre que je suis un contre exemple sur cette question, vue la faiblesse de mon implication dans la "vie communautaire". Je suis d'ailleurs surpris de ne pas me le voir reprocher plus souvent. Je reste persuader que ce doit être plus facile de rester sur Wikipédia quand on y a pas une participation isolée, quitte à devoir pour cela vaincre sa timidité.

vendredi 4 avril 2008

Que faire des collégiens (#2) ?

Le texte qui suit est la suite de celui-ci. Ces nouveaux développements seront plus intelligibles aux lecteurs de la première partie.

Paradoxalement, les utilisateurs non enregistrés sont beaucoup moins anonymes que les autres. En effet, l'adresse IP qui les identifie permet souvent de savoir d'où ils contribuent. Ainsi, les adresses IP des établissements scolaires sont vite repérés, c'est pourquoi on parle spécifiquement du vandalisme scolaire. En contribuant d'une adresse IP partagée, les vandales (mais les autres contributeurs aussi) retrouvent un certain anonymat, en se cachant dans la foule. Face à des comportements puérils et souvent provocateurs, les administrateurs de wikipédia bloquent les adresses, de la même manière qu'ils bloquent les utilisateurs enregistrés. La durée d'un premier bocage est généralement courte, celle des suivants va en augmentant. Au final, des établissement sont parfois bloqués "jusqu'à la fin de l'année".
La tentation de bloquer indéfiniment tous les établissements scolaires du secondaire en a effleuré plus d'un. L'intérêt serait d'éviter le vandalisme scolaire sous IP. Cependant il me semble que ce serait contraire à l'esprit d'ouverture du projet. Je suis très favorable à n'entraver que le moins possible les possibilités d'éditer les articles. Je ne suis pas convaincu que les gamins qui viennent vandaliser et voient l'IP de leur établissement bloquée, reviennent après le blocage. Les vandalismes à répétition sont selon moi le fait d'individus successifs. Dés lors, un blocage de plus en plus long des IP scolaires ne s'imposent pas. Le cas des IP partagées non scolaires, a priori utilisées par des adultes, est sensiblement différent, puisqu'il ne s'agit pas du même type de vandalisme.
Concernant les IP scolaires, je suis donc favorable au principe d'un blocage systématiquement de courte durée (maximum un jour). En parallèle, les gestionnaires des réseaux locaux ont la possibilité technique de remonter jusqu'aux auteurs des actes malveillants. Une expérience est ainsi menée pour les collèges haut-savoyards avec l'aide de membres de la communauté éducative actif sur wikipédia. Je ne sais malheureusement pas si des élèves ayant commis des vandalismes ont pu être identifiés. Je suis séduit par l'idée d'alerter les gestionnaires réseaux à chaque fois qu'on bloque une de leurs IP, en les incitant à mener leur propre enquête pour identifier les élèves fautifs. On ne risque guère que de mettre des coups d'épée dans l'eau, si personne ne réagit. Mais si nous recevons un certain écho, alors nous pourrions gagner de précieux alliés dans l'éducatif nécessaire pour faire des collégiens des utilisateurs de wikipédia respectueux de l'outil.

mardi 1 avril 2008

Que faire des collégiens (#1)?

Le vandalisme est la plaie de wikipédia. On désigne par ce terme un peu barbare les éditions malveillantes ayant pour objet la dégradation du projet encyclopédique. A mon sens, on devrait le réserver aux actions intentionnelles, pas aux erreurs de débutants. Dés lors, on peut distinguer trois types de vandalisme : le vandalisme expérimental, le vandalisme borné et les gamineries.
Le vandalisme expérimental consiste à tester la capacité des participants à corriger les erreurs. Je tiens à préciser que d'un point de vue scientifique il ne me semble pas très rigoureux de participer à l'objet de l'étude. Ainsi, il serait préférable d'observer ce qu'il advient d'une erreur existante qu'on ait pas insérée soi-même.
Le vandalisme borné consiste à vouloir absolument introduire dans wikipédia un propos qui n'y a pas sa place. Par exemple un texte qui ne respecterait pas le droit d'auteur, ou les critères d'admissibilité des articles, les principes fondateurs en général. Ce qui, au départ,peut procéder d'une bonne volonté, ne doit pas perdurer une fois les explications données.
Les gamineries, enfin, sont le type de vandalisme le plus courant. Tout à l'heure j'ai révoqué une modification anonyme de l'article sur le poisson d'avril qui consister à ajouter le mot pipi au milieu de l'article. Les ajouts de ce type sont légions et occupent en permanence des volontaires qui surveillent les éditions récentes. Encore, certains passent-ils entre les mailles.
Les moyens d'optimiser la lutte sont donc recherchés. Ainsi depuis quelques mois, un robot (c'est à dire un programme informatique) analyse le contenu de toutes les modifications et défait celles qu'il reconnait comme manifestement hors de propos. Plusieurs outils facilite la tache de ceux qui assurent une surveillance plus manuelle. Et les administrateurs bloquent en écriture les indélicats récidivistes.
Ces dégradations sont généralement le fait d'utilisateurs non inscrits, qui apparaissent identifiés par leur adresse IP, ce qui les rends plus facile à identifier puisqu'on peut surveiller les seules contributions de ce type. On reconnait aussi facilement les nouveaux tant qu'ils n'ont pas créer de page utilisateur ou de page de discussion. Enfin, grâce à certains outils, on peut repérer les utilisateurs, enregistrés ou non, qui ont vu dernièrement une ou plusieurs de leurs contributions révoquées.

... A suivre ...

Les dix du 1er avril

On voit régulièrement sur le Bistrot de wikipédia, des tirages au sort de 10 articles choisis au hasard et qui sont censés former des échantillons représentatifs du contenu de l'encyclopédie. Je suis trop faible en mathématiques pour juger de ce caractère représentatif qui ne me convainc pas. Cependant j'aime bien me livrer moi-même à un tel échantillonnage, que jusqu'à présent je gardais pour moi. Voici les derniers fruits du hasard (entre parenthèse, la date de création de l'article) :
  • Management environnemental : ébauche non sourcée sur le développement durable (12 avril 2005)
  • AXS : sigle / page d'homonymie vers deux articles inexistant (26 aout 2005)
  • Cratos : ébauche de 4 lignes, sourcée, sur la mythologie grecque (12 aout 2005)
  • Quartes : ébauche minimaliste sur un quartier de la ville belge de Tournai (21 février 2007)
  • Les Diables au soleil : ébauche sur un film (12 avril 2007)
  • Sylvia Daoust : ébauche sur une sculpteuse québécoise (6 janvier 2006)
  • Jean-Claude Mathis : liste des mandats d'un député français (15 février 2003)
  • Sandra Kalniete : femme politique lettonne (18 avril 2005)
  • Viel-Hesdin : ébauche sur une commune du Pas-de-Calais (14 février 2005)
  • Frédéric-Louis Allamand : biologiste suisse du XVIIIe siècle (10 novembre 2004)
Bilan assez classique : beaucoup d'ébauches, peu de sources. Des articles avec plus ou moins de potentiel encyclopédique, mais ne progressant que très lentement avec les années.